Œnochoé à figures rouges

    Informations détaillées

    Inv : A. 8168
    H. 31,7 x L. 17,3 x P. 14 cm
    Atelier étrusque (Cerveteri), 324-300 av. J.-C.
    Envoi de l’Etat en 1863

    Notice complète

    Cette œnochoé à bec biseauté possède un long col légèrement tronconique comprenant une double moulure en partie supérieure, une anse en ruban épaisse, une épaule marquée par le décor et une panse globulaire se terminant par une base cylindrique creusée de trois rainures. Elle servait à la consommation du vin lors des banquets. Elle est datée de 324 à 300 av. J.-C. et a été produite à Cerveteri, l’un des grands centres de production de vases à figures rouges d’Etrurie du IVe s. av. J.-C. 
    Son riche décor représente une scène dionysiaque, définie par la présence de plusieurs ménades et d’un satyre sur la panse. De plus, nous pouvons retrouver plusieurs motifs qui sont typiques de cette période, comme la présence d’une frise d’oves alternant avec des petits points noirs sous les moulures de l’embouchure du col, la présence de rinceaux fleuris sur le col ou encore la présence de croix de Saint-André ponctuée de cinq points, des palmettes, et des cornets floraux sur la panse.
    Nous pouvons reconnaître la période hellénistique par le fait que le décor occupe toute la surface du vase. Le décor peint a comme caractéristique la présence de traits au vernis noir au centre du péplos des femmes et l’utilisation du raccourci pour rendre le volume des figures. Nous pouvons également observer le détail des vêtements et la présence du maniérisme qui illustre les figures avec la technique des « poignets cassés ».
    On peut comparer cette œnochoé à une autre similaire conservée au musée Dobrée à Nantes (inv. D 863.1.41), provenant de Cerveteri et datée d’entre 310 et 290 av. J.-C., attribuée au peintre de Castellani. Le décor est également réalisé avec la technique de la figure rouge et représente une scène dionysiaque, avec des satyres et des ménades.
    Elle présente aussi un décor de palmettes et de volutes. On retrouve les principales caractéristiques de la période comme l’occupation maximale de l’espace, le trait au vernis noir dessiné au centre du péplos, ainsi que de nombreux rehauts blancs.  
    La technique de la figure rouge, aussi appelée peinture en réserve, est un procédé dans lequel des figures sont mises en réserve, puis un vernis noir est appliqué à l’extérieur. L’intérieur des figures laisse apparaitre la couleur naturelle de l’argile. Cette technique est utilisée à Athènes à partir de 540 av. J.-C. Elle est reprise par l’Italie vers 440 pendant la période classique. Entre la fin du IVe s. av. J-C. et le début du IIIe s. av. J-C., la céramique étrusque à figures rouges est remplacée par celle à vernis noir.
    Les vases athéniens à figures rouges représentant des sujets dionysiaques sont pour la plupart exportés vers l’Italie. Les Étrusques reprennent l’iconographie liée à Dionysos mais les motifs, clairement inspirés du répertoire attique, proposent des changements spécifiques à l’Étrurie. Les peintres étrusques choisissent de représenter des images du rituel dionysiaque avec des variantes locales.

    Bibliographie

    • « Les céramiques étrusques : vases à figures rouges », Archéologia (Fiche supplément), n°287, février 1993.
    • BRIQUEL Dominique, SANTROT Marie-Hélène, LESSEUR Catherine et HUGOT Laurent, Vases en voyage : de la Grèce à l’Étrurie, Somogy éditions d’art, Paris, 2004, p. 140 et 143.
    • AMBROSINI Laura, JOLIVET Vincent, Les potiers d’Etrurie et leur monde : contacts, échanges, transferts, éditions Armand Colin, Paris, 2014, p. 13-16.