La collection étrusque : origine, forme et fonction des objets

À la fin du XVIII^e siècle les fouilles et les découvertes sur la civilisation étrusque commencent à se multiplier et l’évolution des techniques amène plus de précision dans les découvertes, menant ainsi à la naissance de l’étruscologie. À la suite de ces découvertes, des collections sont créées par des particuliers, comme le Général de Beaufort, et sont acquises par la suite par des musées, à l’image du Louvre qui acquiert la collection Durand en 1825. Les collections d’objets étrusques deviennent alors florissantes et il convient de s’interroger sur leur composition au XIX^e siècle.

Les collections sont essentiellement constituées de vases en céramique, de terres cuites, de bronzes ou bien des objets remaniés, comme nous le retrouvons dans la collection d’Antoine Vivenel, réunie dans l’objectif d’ouvrir un Musée des Études. Nous pouvons y retrouver également des pièces, bijoux et quelques morceaux de fresque dégagés des murs de tombes. 

Le mobilier des tombes étrusques contenaient de nombreux vases grecs et étrusques. Ces tombes ont fait l’objet de fouilles dès le XVIIe siècle et plus activement encore au XIXe siècle. C’est pour cela qu’ils sont très présents dans les collections. Il y avait différentes typologies de vases, comme les vases pour conserver le vin, le mélanger, le servir, et le boire, ou les vases à parfum. Toutes les matières et techniques sont également représentées dans les collections, issues de productions grecques et étrusques : l’impasto, le bucchero, l’argile épurée, les vases à figures rouges, à figures noires. On retrouve aussi de la céramique commune, c’est-à-dire d’une facture plus grossière. Ces vases datent également de toutes les périodes, de l’époque villanovienne à l’époque hellénistique. En outre, les collections étrusques se diversifient au XIX^e siècle par l’ajout de vases incomplets qui étaient auparavant jetés et qui sont désormais récupérés et restaurés.
On trouve également des sarcophages, des statuettes et des bustes funéraires dans ces collections, cependant en moins grande quantité que les vases. 
Les objets en bronze, plus précieux et plus coûteux à produire durant l’Antiquité, se trouvent en moins grande quantité dans les collections du XIX^e. Parmi ces objets, nous retrouvons principalement des candélabres, des sculptures et des miroirs.
Dans ces collections on trouve aussi des bijoux en or, en argent ou en bronze, avec des pierres précieuses, des objets comme des colliers, des bracelets, des pectoraux, ainsi que des boucles d’oreilles. On peut également y trouver des pièces de monnaies en or, en argent et en bronze.

Les collections étrusques du XIX^e siècle regroupent également des faux, c’est-à-dire des objets lacunaires qui ont été complétés ou encore des objets entièrement fabriqués. Tout d’abord, il y a les objets antiques restaurés pour lesquels la partie manquante est inventée ou qui sont modifiés pour s’adapter à la clientèle, comme le miroir de la collection Beaufort dont l’inscription a été réalisée au XIX^e siècle. Ensuite, il y a les objets créés à partir de différents morceaux antiques que l’on appelle des pastiches. Puis, pour finir, il y a les contrefaçons, ce sont des objets modernes qui n’ont aucune comparaison possible avec les œuvres anciennes, des œuvres faites par des faussaires.
Les dessins et les aquarelles réalisées lors des fouilles entrent dans les collections au XIX^e, car ils sont des témoignages, plus ou moins réels, du site et du moment de la découverte. 
Bien qu’il y ait beaucoup d’objets dans ces collections étrusques, tous les collectionneurs n’ont pas pour objectif d’amasser le plus d’objets possible de manière irréfléchie. En effet, certains types d’objets sont privilégiés par rapport à d’autres. Ces objets sont d’abord ceux qui sont dans un très bon état de conservation, car plus un objet est bien conservé plus il est considéré comme beau et ayant de la valeur. La valeur marchande des objets est le deuxième critère. Ils sont une monnaie d’échanges entre collectionneurs et se revendent sur le marché. Ces objets sont essentiellement des bronzes et des bijoux précieux, ce que nous montre la collection d’E. Durand rachetée en 1825 par le département des Antiquités du Louvre. Elle est constituée de bijoux, de bronzes et de vases rassemblées pour l’impératrice Joséphine. Dans un cadre muséal ces objets renseignent sur l’aristocratie et le luxe qu’il y avait dans la société étrusque et qui caractérisait cette population. Parmi les vases, ceux présentant un décor peint figuré sont valorisés, ce que l’on constate dans la collection Beaufort qui est principalement constituée de vases peints ou en bucchero, car les vases peints ont une plus grande valeur marchande, d’autant plus s’ils représentent une scène mythologique. De même, les terres cuites moulées à décor anthropomorphe servant d’urne cinéraire, comme les canopes produits à Chiusi et les sarcophages comme celui du type des époux, sont privilégiés car ils renseignent sur les rituels funéraires des Étrusques et montrent également une facette plus étonnante de la production artistique de l’époque.  

Il existe également une hiérarchie entre les productions des différentes époques, ainsi une scène figurée représentant une scène mythologique datant de l’époque classique sera privilégiée par rapport à une scène datant de l’époque archaïque ou orientalisante. 

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