A l’époque villanovienne on pratiquait le rite funéraire de l’incinération. Ce rite consistait à placer dans une urne les restes du défunt avec d’autres objets et d’ensuite l’enterrer. Il existait des urnes biconiques, les plus courantes, qui ne possédaient qu’une anse pour souligner la différence avec les vases d’utilisation quotidienne. L’urne-cabane est un autre type de vase cinéraire typique de cette période, attestée en Étrurie côtière (Cerveteri, Tarquinia, Vulci, Vetulonia) et méridionale interne (Véies, Bisenzio). Elles sont très présentes également dans le Latium autour de Rome : on ne sait si son origine est étrusque ou latiale.
L’urne funéraire en terre cuite adopte le plus souvent la forme d’une cabane qui est déposée avec d’autres objets, dans une grande jarre (dolium) elle-même mise en terre. Ces urnes sont utilisées pour contenir les cendres du défunt ainsi que les objets en offrande : elle est la maison du défunt, elle symbolise le défunt lui-même. Elles sont accompagnées généralement de vases divers, d’un brûle-parfum, de figurines d’armes et d’outils. Elles sont utilisées indifféremment pour des sépultures masculines ou féminines, mais sont beaucoup plus rares que les urnes biconiques.
Plusieurs types d’urnes-cabane existent, comme par exemple : l’urne-cabane en coffret, l’urne-cabane à porte mobile, l’urne cabane à technique mixte et l’urne-cabane à toit bas. Elles sont soit en impasto soit en bronze. Le toit fait souvent office de couvercle amovible. Les parois sont décorées de motifs géométriques ou laissées vierges. Les poutres faitières sont le plus souvent zoomorphes. Elle peut parfois adopter le plan rectangulaire alors que dans le Latium où on la trouve aussi elle est toujours circulaire.
C’est grâce à ces vestiges d’urnes-cabanes qu’on a pu restituer l’aspect externe des habitations de cette époque. Les cabanes sont de plans différents (ovales, rectangulaires allongées et quadrangulaires). Elles étaient formées d’une seule pièce. La porte d’entrée s’ouvrait sur un des côtés courts ; les parois étaient peu développées en hauteur, les fenêtres rares. Un toit élevé à double pente, muni d’une large gouttière, formait la couverture, tandis que deux ouvertures se trouvaient aux extrémités du columen. Le toit était décoré de protomés stylisés d’oiseaux ou d’autres animaux, probablement sculptés dans les poutres qui formaient sa couverture.
Le choix de la forme d’une cabane est lié aux croyances de ces peuples : on devait assurer au défunt une forme d’existence au-delà de la mort. La mort n’est pas considérée comme une fin ultime mais est en fait une continuité. C’est pourquoi on déposait dans les tombes de la nourriture, de la vaisselle, des objets personnels. Ainsi, la cabane permet également au défunt d’assurer un prolongement de cette vie dans l’au-delà puisqu’il dispose d’une habitation. Ce phénomène peut être considéré comme l’ancêtre des tombes de l’époque orientalisante qui sont construites comme de véritables pièces communiquant entre elles à la manière d’une habitation.
Bibliographie
Thuillier J.-P., « Les quatre phases de l’histoire étrusque », In: Les Étrusques, histoire d’un peuple, Paris, 2003, p. 81-87
Buranelli F., « Aux origines de la civilisation étrusque : la révolution villanovienne », In: Étrusques, un hymne à la vie, Paris, 2013, p. 13-21.
Jean René Jannot, A la rencontre des étrusques, Paris, 1987, p. 11-12, 19, 61