Les rites funéraires occupaient une place importante dans la vie des Étrusques, mais il est difficile d’en définir une typologie générale car les pratiques différaient en fonction de l’époque et des cités. Cependant l’on a pu constater une certaine unanimité dans la vision que ces populations avaient de la mort. En effet, les Étrusques croient à une survie, un « au-delà », après la mort. C’est pourquoi, peu importe le type de sépulture, l’enjeu est d’entretenir et de reconstituer les conditions de vie du défunt. Les cérémonies et jeux funéraires participent à cet accompagnement vers l’au-delà.
La cérémonie funéraire commence par l’exposition du défunt (prothesis). Le cadavre est étendu sur un lit de parade, le visage découvert. Il reçoit alors des onctions et baisers des femmes suivi par des danses de lamentation accompagnées de musique violente suraiguë pour exprimer la douleur du deuil.
La cérémonie se poursuit avec les rites revitalisants. Le plus important est le banquet (symposion) où le défunt est parfois présent symboliquement. On y boit, mange, joue de la musique et fait des échanges de dons. Contrairement aux banquets grecs, les femmes ont le droit d’y assister. Le banquet se doit d’être l’image même de la vie afin d’accompagner au mieux le défunt dans son passage vers l’au-delà.
Les jeux funéraires accompagnent ces cérémonies. Entre concours et spectacles ces jeux gentilices sont principalement destinés aux funérailles de l’aristocratie. Les jeux athlétiques (pentathlon grec, combats de pugilat, courses de chars et montées) ainsi que d’autres activités (acrobates, bateleurs, danseurs en armes, joueuses de castagnettes) se déroulent autour du pavillon de toile qui accueille le banquet. Les participants sont des membres de familles nobles mais aussi des serviteurs et des acteurs et musiciens professionnels.
Des spectacles mélangeant le théâtre, le mime et la danse y sont également joués. Ces spectacles sont mal connus mais pourraient avoir eu une fonction religieuse en montrant des mythes et des rituels à travers une gestuelle très codifiée.
Il est probable que ces rites se répétaient aux dates d’anniversaire du décès, actes qui perpétuent le lien entre les vivants et le défunt auquel on restitue une part de vie.
Bibliographie
JANNOT Jean René, A la rencontre des étrusques, Rennes, Ouest-France, Paris, 1987
GNOLI Gherardo et VERNANT Jean-Pierre (dir.), La mort, les morts dans les sociétés anciennes, Cambridge University Press, Cambridge, 1990