Le tumulus de Poggio Gallinaro

Description et situation du tumulus Poggio Gallinaro.

Le tumulus de Poggio Gallinaro est un monument funéraire d’époque orientalisante. Il est situé à l’extrémité nord du plateau de la cité antique, très proche de la ville. Il est en dehors des autres zones de nécropoles (Monterozzi notamment). C’est un monument funéraire construit en pierres maçonnées et non creusé dans la roche, comme les tumulus de la Doganaccia. Il se compose d’une chambre voûtée et d’un dromos en forme d’esplanade. On accédait au tumulus par un escalier. Le tout était certainement recouvert d’un tertre funéraire.

Archéologie et mobilier du tumulus.

La situation très proche de la cité et à l’écart des autres nécropoles du tumulus de Poggio Gallinaro indiquerait que le défunt auquel il était dédié était un personnage important. Ce tumulus était un marqueur visuel dans le paysage, indiquant la présence du défunt. De plus, les fouilles ont pu mettre à jour les vestiges d’un mobilier très précieux. Les fouilles datent de 1972. Cette découverte assez récente a mis au jour le peu de mobilier qui était resté dans le monument funéraire. En effet, le tumulus ayant été pillé à plusieurs reprises, on ne connaît ni sa composition ni sa disposition d’origine. Parmi le mobilier retrouvé dans un angle du dromos, devant la façade d’entrée de la chambre, figurent des statuettes féminines dites de “pleureuses” en bucchero et des plectres en ivoires qui les accompagnaient. L’ivoire est un matériau précieux et exotique. Il a donc été importé et renvoie au faste des princes orientaux. L’association des plectres et des statuettes dites de “pleureuses” laisse supposer que ces vestiges étaient utilisés lors d’une cérémonie funéraire de lamentation.

Interprétation du mobilier, datation.

Nous pouvons dater le tumulus de Poggio Gallinaro de l’époque orientalisante (730 – 580 av. J.-C.) mais plus précisément du VIIe s. av. J.-C. Cette date est corroborée par le style des statuettes de “pleureuses” puisqu’elle reprennent les caractéristiques des statues dédaliques (position frontale, rigide, coiffure composée de perruques à gradins et tresses, jupe longue serrée à la taille par une ceinture, yeux globuleux, menton en galoche) qui sont généralement datées du VIIe s. av. J-C. C’est au VIIe s. av. J.-C que se développe l’inhumation dans la culture étrusque, et surtout l’édification des tombes monumentales sous des tertres funéraires. Ces nouveaux édifices de grande taille étaient construits afin d’honorer la mémoire des chefs des grandes familles : il s’agit de tombes gentilices, que l’on peut qualifier de princières. De par la position du tumulus, sa monumentalité et le mobilier précieux et exotique retrouvé, nous pouvons en déduire que le défunt était un personnage important de la cité de Tarquinia et qu’il a certainement contribué au développement de cette dernière.

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