Bibliographie
Dominique Briquel, La Civilisation étrusque, Paris, 1999
Robert Harari et Gilles Lambert, Dictionnaire de la mythologie grecque et latine, Paris, 2000.
Alain Hus, Les Étrusques et leur destin, Paris, 1980, 368 p.
Jean-René Jannot, Devins, dieux et démons : Regards sur la religion de l’Étrurie antique, Paris, 1998, 207 p.
La religion étrusque est, tout comme pour leurs voisins contemporains romains, grecs ou même carthaginois, caractérisée autant par de nombreux rituels et dieux, mais surtout par les disparités régionales entre les cultes pratiqués et les divinités vénérées. De plus, les Étrusques ont connu une processus d’acculturation avec la culture grecque puis romaine, ce qui a entraîné l’assimilation d’un grand nombre de divinités dans un processus d’acculturation religieuse complexe. De plus, ce sont essentiellement des auteurs grecs et latins et non étrusques qui nous ont transmis des connaissances sur ces divinités, ce qui peut fausser notre vision de réalité historique. Toutefois, pour ne pas faire une liste exhaustive de toutes les divinités et de toutes les influences subies par les Etrusques à travers l’histoire de leur religion, il convient de se concentrer avant tout, pour en donner une idée globale, sur les principales divinités étrusques en observant les influences grecques.
Tout d’abord, il faut savoir que les Étrusques affirmaient que leur religion avait été créée par une révélation apportée par la sibylle Bégoé, Végoia ou Végoé et le dieu Tagès. La première aurait dicté les lois sacrées du bornage étrusque, soit le droit de propriété pour les limites des champs et des territoires des cités, et serait notamment associée à la fertilité. Le second serait le dieu de la divination et aurait appris aux Étrusques à lire l’avenir dans les entrailles d’animaux sacrifiés. Cette même révélation aurait été consignée dans les livres sacrés appelés Etrusca Disciplina. Malheureusement, aucun de ces textes originaux en langue étrusque ne nous sont parvenus.
Parmi les dieux les plus importants influencés par la culture grecque, on trouve Tinia ou Tins, associé à Zeus, qui était le dieu des cieux et le lanceur de foudres par excellence. Les foudres servaient notamment à lire certains présages. Tinia formait une triade au sommet du panthéon étrusque avec Uni, la reine des dieux, soeur et femme de Tinia, l’équivalent de Héra, et Menrva, appelée aussi Menarva, Meneruva ou Menrfa, la déesse de la sagesse et des arts, l’équivalent d’Athéna. Cette dernière est la fille de Tinia. Les 9 autres dieux grecs formant les 12 dieux grecs de l’Olympe ne sont toutefois qu’au second rang du panthéon étrusque.
En effet, le panthéon étrusque est constitué de 3 rangs. Le premier rang est occupé par un nombre et des noms inconnus de divinités mystérieuses, dont on ne connait pas de représentations. Elles étaient appelées les Dii Involuti (les dieux voilés). Le second rang est occupé par des divinités assimilées aux dieux grecs. Enfin, le 3e rang constitue les divinités infernales, comprenant alors esprits, démons, génies, Mânes et autres êtres surnaturels innombrables mais mineurs.