Bibliographie :
Jannot (J.-R.), Devins, dieux et démons. Regards sur la religion de l’Étrurie antique. Paris, 1998.
Haack M.-L., Les haruspices dans le monde romain, Pessac, 2019.
Le peuple étrusque était considéré comme l’un des peuples les plus religieux par les historiens de la fin de la République romaine. En effet, ce peuple pratiquait l’art divinatoire pour interpréter les volontés des dieux et agir en fonction d’elles. Toute leur vie reposait sur cette divination qui les guidait dans leurs choix.
La religion était assurée par des prêtres qui avaient différents statuts dans la société et donc différentes fonctions régies par des livres. On distinguait trois types de prêtres :
D’abord, les chefs de famille d’une gens pouvaient être prêtres pour officier lors de funérailles ou d’offices quotidiens. Ils possédaient le lituus, un bâton au bout courbé pour se distinguer. Leur rituel, accompagné d’un joueur d’aulos, débutait par une libation, suivi d’un sacrifice animal ou d’une offrande et se terminait par une prière paume de main tendue vers le ciel.
Pour les rituels, les prêtres suivaient un calendrier de prières spécifiant le dieu, le lieu, la date, et les offrandes attendues stipulant si celles-ci émanaient du peuple ou d’une offrande religieuse. On terminait avec une sollicitation faite aux dieux. Il y avait toute sorte d’offrandes : alimentaires, libations de vin ou de lait, sacrifices d’animaux ou objets votifs plus ou moins luxueux.
Ensuite, les haruspices. Ces prêtres divinatoires interprètent la volonté des dieux en lisant dans le foie d’un animal sacrifié. Le foie était l’unique organe étudié chez les Étrusques car ils le considéraient comme le siège de la vie. L’organe était divisé en 4 grandes parties correspondant au 4 points cardinaux, puis subdivisé pour chacune des divinités. Un modèle de foie en bronze datant de la fin du IIe s. av. J.C a été découvert dans le nord de l’Italie, avec les noms de plusieurs divinités dans ce type de subdivision : le foie de Plaisance. Après ce rituel, les entrailles étaient jetées au feu pour les dieux et la viande, rôtie, était partagée.
Ces devins étaient reconnaissables grâce à un code vestimentaire : manteau court à franges, chapeau à bord large avec une partie centrale remontée en turban nommée apex, et les Libri haruspicini et rituales comme référence de savoir. L’apex était maintenu par une lanière serrée afin que le chapeau ne tombe pas lors des cérémonies, synonyme de malheur.
Enfin, il existait des prêtres fulgurateurs qui étudiaient les éclairs et les foudres. La foudre pour les Étrusques était un message des dieux traduisant leurs sentiments. Donc, ils regardaient la couleur, le bruit et les effets produits par la foudre. Le ciel était divisé en 16 parties indiquant les demeures des dieux et le libri fulgurates relatait 11 types de foudres réparties selon leurs significations.
L’haruspicine était considérée comme une science et enseignée dans les familles aristocratiques étrusques, de père en fils (Haack, 2019). Cet art a perduré et les Romains ont hérité de cette pratique par la suite.