La ville d’Arpi, située en Daunie, aurait été fondée par Diomède à son retour de la Guerre de Troie, selon Lycophron et Virgile. Cette association entre la fondation d’Arpi et le mythe de Diomède met en avant le caractère agraire du héros et son pouvoir d’influencer la fertilité des champs. Avant le IIe siècle av. J.-C., Arpi était considérée, aux côtés de Canosa di Puglia, comme l’une des deux plus grandes cités italiotes d’Apulie. 

La possible existence d’ateliers à Arpi peut être illustrée par l’exemple du peintre d’Arpi, dont cinq vases ont été découverts en 1972 dans un hypogée de la ville. Cette découverte comprend également plusieurs autres vases ornés par le peintre de Baltimore, dont deux pièces maîtresses, une grande amphore et une hydrie, ce dernier ayant établi ses ateliers à Canosa. L’influence du peintre de Baltimore est perceptible ici, notamment dans l’utilisation de la couleur et le traitement des zones secondaires. On peut supposer que ces deux artistes ont collaboré à Canosa. Cette découverte suggère ainsi l’existence d’un possible atelier à Arpi produisant directement pour des contextes funéraires indigènes, illustrant une production apulienne locale du dernier quart du IVe siècle av. J.-C. à Arpi.

L’influence de Tarente sur Arpi s’est manifestée par la transmission du style tarentin, en particulier dans la production de céramique à figures rouges. Arpi a joué un rôle crucial dans la diffusion de ce style en Lucanie, agissant comme un centre pivot dans la transmission des techniques et des motifs artistiques. Cependant, vers la fin du IVe siècle av. J.-C., la production de céramique à Arpi prend fin, reflétant probablement des changements artistiques et socio-économiques qui ont contribué à l’évolution des traditions céramiques dans la région.

Carte d’Italie du Sud

Bibliographie

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