Canosa, située dans la zone septentrionale des Pouilles, s’est imposée comme un centre de production majeur pour les communautés autochtones dauniennes en Apulie. Au fil des siècles, la ville a connu une prospérité remarquable en tant que centre artisanal, en particulier dans le domaine de la céramique.

Plusieurs éléments attestent de la présence d’ateliers à Canosa, en suivant la logique établie par l’hypothèse de la présence de l’atelier du Peintre de Darius à Ruvo, il est plausible que le Peintre de Baltimore, le Peintre de Stoke-on-Trent, et le Groupe du Saccos blanc aient été actifs à Canosa. Les vases du Peintre de Baltimore, dont la période d’activités est placée entre 330-310 av. J.-C., dévoilent une profusion iconographique remarquable, marquée par des influences du Peintre des Enfers pour les dessins anatomiques et des similitudes avec les Peintres de la Patère et de Ganymède, mettant en scène des décors végétaux foisonnants. Ces éléments renforcent l’argument en faveur de la présence d’un atelier à Canosa, probablement pendant l’Apulien récent.

De plus, des vases illustrant le mythe de Niobé découverts dans des sites spécifiques tels que Canosa, Ruvo, et Arpi. La distribution géographique de ces vases suggère que ces centres, Canosa, Ruvo, et Arpi, étaient des foyers importants de production artisanale, impliquant des échanges culturels entre eux. Il semble que le mythe de Niobé soit représenté dans un contexte funéraire à Canosa, en particulier sur une amphore pseudo-panathénaïque dans l’hypogée Varrese en 1912 qui illustre Niobé après le massacre de ses enfants par Apollon et Artémis. Le Peintre de Darius et le Peintre de Baltimore, qui semblent être des artistes ou des artisans impliqués dans la décoration de ces vases à Canosa, c’est alors que style artistique et l’utilisation du mythe de Niobé semblent être influencés par le Peintre de Baltimore. La représentation du mythe de Niobé renforce l’idée que ces vases étaient produits localement pour des besoins funéraires au dernier quart du IVe siècle.

Cependant, vers la fin du IVe siècle et le début du IIIe siècle av. J.-C., cette production décline, suivant la tendance générale d’épuisement de la production apulienne à cette époque.

Carte d’Italie du Sud

Bibliographie

  • M. Denoyelle, M. Iozzo, La céramique grecque d’Italie Méridionale et de Sicile, Paris, 2009.
  • T. H. Carpenter, K. M. Lynch, E. G. D. Robinson (dir.), The Italic People of Ancient Apulia: New Evidence from Pottery for Workshops, Markets, and Customs, New York, 2014.
  • A. Esposito, ‹ Ateliers de potiers et choix du lieu d’implantation en Grande Grèce et en Sicile : bilan de la recherche », dans P. Darcque, R. Étienne, A.-M. Guimier-Sorbets (dir.), Proasteion. Recherches sur le périurbain dans le monde grec, Paris, 2013, p. 201-222.
  • M. Mazzei, ‹ Commitenza e mito. Esempi dalla Puglia settentrionale », dans Le mythe grec dans l’Italie antique. Fonction et image, Rome, 1999, p. 467-483.
  • H. Metzger, ‹ Les vases à figures rouges d’Apulie », Revue des Études Grecques, 95, 452-454, 1982, p. 468-471.