Colliers

Deux colliers orientalisants en albâtre.

Ces colliers du premier quart du VIIe s. av. J.-C. sont caractéristiques de la production orientalisante en Étrurie méridionale.
Ils appartenaient au mobilier de la tombe de Bocchoris et sont composés chacun de quarante-cinq figurines d’environ trois centimètres sculptées en albâtre représentant Sekhmet déesse de la puissance et Nefertoum dieu de la résurrection et de l’immortalité.
Ces colliers de facture phénicienne ont sûrement été produits à Rhodes et sont désormais conservés au Musée archéologique national de Tarquinia.

Reflet de l’aristocratie étrusque du VIIe siècle.

Les “gentes” (grandes familles) les plus prestigieuses de la société étrusque au VIIe s. av. J.-C. se caractérisent par l’ostentation de luxe dans le but de légitimer leur pouvoir. Les membres féminins de ces élites représentent la richesse de la famille, leurs tombes présentent le même type de mobilier avec une valeur politique, religieuse et personnelle.
La tombe dite de « Bocchoris » appartenait donc à une femme de haut rang, inhumée vers 700-690 av. J.-C. Les colliers dans la tombe étaient liés à la protection de la fertilité féminine, ils faisaient donc partie des précieux objets d’ornement de la défunte. Ce type de mobilier funéraire orientalisant se retrouve notamment dans la nécropole de la Polledrara à Vulci avec la tombe d’Isis.

L’acculturation orientale par le commerce phénicien.

Tarquinia joue un rôle intermédiaire d’échanges au centre de l’Étrurie méridionale qui diffuse les produits de l’Est vers le Nord.
Les produits exotiques apportés en Étrurie par les commerçants phéniciens sont des produits d’importation de grand prix que l’élite achète pour étaler sa richesse et que l’on retrouve dans les tombes masculines et bien sûr féminines.
Les tombes du VIIe s. av. J.-C. sont donc une source essentielle de documentation. Dans la seconde moitié de la fin du VIIIe s. av. J.-C. il y a une augmentation du nombre d’ “aegyptiaca” (motifs égyptiens : scarabées, déesses égyptiennes, félins assis) dans les tombes de Tarquinia.
Ces nombreux objets égyptiens (statues, amulettes, vases en albâtre) arrivent dans les villes phéniciennes grâce à l’intensification des échanges commerciaux entre l’Égypte et la Phénicie pendant les IXe et VIIIe s. av. J.-C., avant d’être exportés vers la Grèce et l’Étrurie.

Bibliographie

NICOSIA Francesco, “L’épanouissement des aristocraties et le style orientalisant”, In : Les Étrusques et l’Europe, cat. exp., Paris, Grand Palais, 1992, p.125.

BOITANI Francesca, MORETTI SGUBINI Anna Maria, Étrusques, un hymne à la vie, Paris, 2013, 288 pages.