Histoire de la ville

La ville de Géla se trouve sur la côte méridionale de la Sicile, près du fleuve du même nom et du canal de Sicile,un emplacement stratégique offrant un accès à la mer et des opportunités économiques favorables pour le commerce. Elle a été fondée en 690-688 av. J.-C. par des colons grecs venant de Rhodes et de Crète, menés par Antiphémos et Entimos, selon Thucydide. La fondation de Géla visait principalement à établir une colonie grecque prospère pour exploiter les ressources locales et servir de point d’appui pour les échanges commerciaux en Méditerranée.

Très vite la ville se développe. Ainsi, vers 600 av. J.-C. elle fait construire un trésor dans le sanctuaire d’Olympie et elle fonde, sous le commandement de Pistils et Aristonoos, la cité d’Agrigente (Akragas) vers 580 av. J.-C. plus à l’ouest afin d’étendre son contrôle. Géla devient une cité puissante sous la tyrannie de Cléandros puis d’Hippocrate à partir de 505 av. J.-C. Cependant, le général Gélon, issu de la famille des Deinoménides de Géla, prend à Syracuse en 482 av. J.-C., après sa victoire sur les Carthaginois à Himère en 480 av. J.-C., et a transféré une partie de la population de Géla à Syracuse, diminuant l’importance de sa ville natale.

Durant la période classique, Gela joue un rôle encore plus important, dans le commerce et la politique. Vers 424 av J.C, elle accueille le Congrès de Gela, un congrès politique qui porte sur l’opposition des colonies grecques de Sicile face à l’impérialisme athénien en Occident. Les conséquences de ce congrès est la diminution des importations attiques et donc les début de la production de vases à figures rouges en Sicile. La production de vases de la ville finit par diminuer vers la fin de la période classique et Gela est détruite durant la période hellénistique, en 282 av. J.-C, par le tyran Finzia. 

Après une période de destructions et de reconstructions, Géla est le siège d’un congrès en 424 av. J.-C., qui porte sur l’opposition des colonies grecques de Sicile face à l’impérialisme athénien en Occident. Impliquée dans divers conflits, Géla est finalement détruite par les Puniques en 405 av. J.-C. au cours de la seconde guerre gréco-punique. Elle est ensuite repeuplée par Timoléon en 338 av. J.-C., mais subit de nouveaux assauts, menant à sa destruction en 282 avant J-C par Phintias, le tyran d’Agrigente.

Preuves archéologiques d’une production céramique

La production céramique à Gela s’étend de la période orientalisante à l’époque hellénistique, avec de nombreux ateliers disséminés dans toute la cité, comme en témoignent les multiples installations artisanales pour le travail de l’argile découvertes lors des fouilles menées depuis le début du XXe siècle.

Les fouilles archéologiques ont révélé les prémices de l’activité céramique dès les premiers temps de la cité, comme en témoignent deux découvertes majeures : un four en activité aux VIIe et VIe siècles av. J.-C. sur la via Dalmazia (1951) et un dépôt de four de la première moitié du VIIe siècle av. J.-C. sur la via Bonanno (1979), représentant les plus anciennes installations artisanales céramiques connues de la ville.

Les fouilles ont également révélé des structures céramiques plus récentes dans différents quartiers de Gela, notamment au scalo ferroviario, à S. Giacomo et dans la propriété Ventura (Costa Zampogna), témoignant de la continuité et de l’évolution de cette activité artisanale à travers les époques.

Carte légendée de la Sicile

Bibliographie

  • C. Ignoglia, ‹ La più antica ceramica in Wild Goat Style da Gela », Sicilia Antiqua, An International Journal of Archeology, 3, 2006, p. 1-19.
  • C. Ignoglia, ‹ La produzione locale di Gela tra VII e VI sec. A.C : La ceramica da uno scavo in via bonanno (1979) », Sicilia Antiqua, An International Journal of Archeology, 10, 2013, p. 199-222.
  • P. Orsi, ‹ Gela. Scavi del 1900-1905 », Monumenti Antichi, XVII, 1906, p. 6-