Histoire de la ville

Himère est une cité grecque fondée vers 648 av J.-C. par des colons venus de Zancle, menés par Euclide, Simos et Sacon selon Thucydide (VI, 5,1), sur la côte nord de la Sicile près de l’embouchure du fleuve Imera Settentrionale.

Au cours du VIe siècle av. J.-C., Himère connait une période de croissance, tant sur le plan économique que démographique. Cette prospérité attire les convoitises et, en 482 av. J.-C., Théron, tyran d’Agrigente, s’empare de la cité en chassant Térillos, son tyran. Ce dernier demande l’aide des Carthaginois, dirigés par Hamilcar. Mais les forces sicéliotes, menées par Gélon, tyran de Syracuse, remportent une victoire décisive. Cette victoire a eu des répercussions importantes. En effet, elle a apporté à Himère un meilleur contrôle sur son territoire et a également renforcé le pouvoir de Gélon en Sicile, d’après Hérodote.

La cité est restée quelques temps aux mains d’Agrigente, qui l’a repeuplée, mais elle est parvenue à retrouver rapidement son indépendance. En 409 av. J.-C., un nouveau conflit éclate contre les Carthaginois. Cette fois, Himère est détruite par l’armée carthaginoise, ce qui entraine son abandon.

Preuves archéologiques d’une production céramique

Les premières fouilles archéologiques à Himère ont été menées au cours de la seconde moitié du XIXe siècle et mettent au jour des vestiges du temple dorique. Les fouilles reprennent à la fin des années 1920 et dans les années 1930 sous la direction d’Ettore Gabrici et Pirro Marconi. Gabrici s’attelle à la nécropole orientale, tandis que Marconi explore le temple dorique. C’est à partir de 1963 que les fouilles s’intensifient et deviennent systématiques, grâce à une collaboration entre la Soprintendenza Archeologica di Palermo et l’Istituto d’Archeologia dell’Università di Palermo.

L’activité artisanale à Himère, notamment pour la sculpture et la production céramique, est documentée par les découvertes archéologiques. Cette production locale connaît un essor significatif à partir du début du VIe siècle av. J.-C. et se poursuit jusqu’à la destruction de la cité en 409 av. J.-C.

Dès sa fondation, la cité a connu une activité de céramiste, principalement axée sur la production d’objets d’usage quotidien. La présence d’argile de qualité dans les environs facilitait l’approvisionnement des potiers.
Les premières céramiques produites imitaient les styles de la métropole, Zancle, elle-même fondée par des Chalcidiens. Ces productions précoces étaient relativement limitées en termes de formes, se concentrant principalement sur des vases de taille moyenne tels que des coupes et des lekanai. À partir de la fin du VIe siècle avant J.-C., la production de vases s’est considérablement diversifiée pour répondre aux besoins croissants de la cité et des cités sicules voisines. Les fouilles menées par S. Vasallo en 2009 dans la nécropole occidentale de la ville ont mis au jour des fragments d’une grande variété de vases considérés comme de production locale. Ces recherches ont permis de répertorier une trentaine de types de formes distinctes. Cette production présente essentiellement un décor linéaire.

En 1963, des fouilles archéologiques menées sur le plateau d’Himère en Sicile ont permis de mettre au jour des fragments de vases à figures rouges présentant une homogénéité stylistique. Ces fragments ont été attribués à un même atelier de production locale, appartenant à la production proto-sicéliote. Il a été nommé, par convention, Peintre d’Himère. L’étude des contextes de découverte des vases qui lui sont attribués à Himère permet de dater sa carrière au début du dernier quart du Ve siècle av. J.-C., soit peu de temps avant la destruction de la cité. Ces vases constituent le seul témoignage d’une production de vase à décor figuré d’Himère.

Carte légendée de la Sicile

Bibliographie

  • F. Ferlito, ‹ New fabrics of the production centre of Himera », FACEM, publié le 06 décembre 2020, URL : http://www.facem.at/project-papers.php.
  • M. Pisani, ‹ Impianti di produzione ceramica e coroplastica in Sicilia dal periodo arcaico a quello ellenistico: distribuzione spaziale e risvolti socio-economici », dans A. Esposito, G. M. Sanidas (dir.), Quartiers » artisanaux en Grèce ancienne. Une perspective méditerranéenne, Villeneuve d’Ascq, 2013, p. 311-332.
  • M. Trapichler, ‹ Fabrics of Himera », FACEM, publié le 06 juin 2011, URL : http://www.facem.at/project‐papers.php.
  • S. Vasallo, Himera. Città greca, Palerme, 2005.