La période archaïque, au VIe siècle avant J.-C., est marquée par la présence de peintures murales dans les tombes à chambre, principalement de Tarquinia.
Parmi celles-ci se distingue la tombe des Augures, dans la nécropole de Monterozzi. Mesurant 3.62 m de long sur 2.60 m de large et 1.55 m de haut, elle fut découverte en 1878. Sa datation est établie vers 530 avant J.-C. Sur les origines du peintre, les hypothèses diffèrent. Il pourrait s’agir d’un peintre gréco-oriental, ou bien d’un peintre étrusque influencé par l’art ionien.
La tombe reprend la typologie de la tombe à chambre de plan rectangulaire, précédée d’un dromos. La chambre unique au plafond à double pente présente en son centre un large columen rouge encadré de deux fines bandes, blanche et noire. Le plafond est décoré de motifs de rosettes, ce qui suggère une recherche dans la représentation du textile formant un grand dais en plein air. Les quatre parois de cette chambre sont recouvertes de fresques. Elles représentent des scènes de jeux sportifs donnés lors des cérémonies funéraires.
Sur la paroi d’entrée, dans un état très fragmentaire, figurent deux hommes luttant, nus, positionnés de part et d’autre de la porte d’entrée. Ces deux hommes seraient des athlètes pratiquant le jeu du tir à la corde, élément qui s’enroule autour de leurs membres et que les deux hommes tentent de tirer chacun de leur côté. Sur la paroi du fond, en parfait état de conservation, deux hommes encadrent une fausse porte fermée. Cette porte serait la figuration de la porte menant dans l’au-delà le défunt ou bien étant fermée, elle signifie le non-retour du défunt dans le monde des vivants. Les deux hommes, une main sur le front et l’autre tendue devant eux, sont la figuration de prêtres dans un geste de prière ou des pleureurs dans un geste de deuil et d’hommage.
La tombe fournit à elle seule deux représentations du jeu du Phersu. Sur la paroi de droite, en bon état de conservation, figurent deux serviteurs, deux agonothètes, deux lutteurs, le Phersu et un homme prisonnier. Le Phersu tient en laisse un chien qui mord le prisonnier, qui lui, tient une massue dans la main, peut-être une représentation d’un des douze travaux d’Héraclès contre Cerbère. C’est donc la figuration d’un duel de mise à mort d’un des deux personnages, soit par morsure soit assommé. Sur la paroi de gauche, une suite de la paroi de droite, figure le prisonnier, un joueur de flûte, deux pugilistes et le Phersu. Le Phersu, dans une gestuelle mimant celle du pugiliste de droite, dans un geste de défense, semble s’enfuir en sautillant. L’état fragmentaire de l’homme à gauche de la paroi ne permet pas de déterminer quel mouvement il effectue.
Les personnages sont représentés dans un style ionien, caractéristique de la période archaïque, avec des figures en torsion, le crâne étiré, le menton relevé, les muscles saillants, le sourire, les courbes, les pommettes saillantes, les yeux en amande. Les parois produisent des scènes animées et polychromes.
Bibliographie
JANNOT Jean-René, “Une représentation symbolique des défunts”, In : Mélanges de l’Ecole française de Rome Antiquité, T. 89, n. 2. 1977, p. 579-588.
JANNOT Jean-René, Devins, dieux et démons, Paris, 1998.
BOMATI Yves, “Phersu et le monde dionysiaque”, In : Société d’études Latines de Bruxelles, Latomus, janvier-mars 1986, T. 45, Fasc. 1, p. 21-32.