Les sépultures villanoviennes : les marqueurs de genre et de classe sociale

Les fouilles effectuées sur des sites tels que Tarquinia ou Sala Consilina ont permis de mettre en lumière différents marqueurs de genre et de classe sociale présents dans les sépultures de la période villanovienne. En effet, vers le IXe – VIIIe s. av. J-C., les défunts sont pour la plupart incinérés. Leurs cendres sont placées dans des urnes cabanes ou biconiques, elles-mêmes introduites dans des fosses. On retrouve dans ces fosses de nombreux objets nous permettant d’en savoir plus sur le genre et la classe sociale du défunt. 

Les fosses les plus anciennes présentent de rares objets accompagnants l’urne cinéraire, ce qui ne permet que peu de distinctions. On y retrouve seulement quelques objets lui ayant appartenu. Vers le VIIIe s. av. J-C., le mobilier funéraire va s’étoffer. On va y retrouver des vases, des parures, des objets de la vie quotidienne. Ce qui permettra une différenciation plus claire entre les sépultures. 

Dans un premier temps, intéressons-nous aux objets contenus dans les sépultures masculines. Nous y retrouvons généralement des parures très simples avec seulement une fibule à arc serpentant à deux ressorts accompagnée qu’un porte-ardillon à disque. Elles sont accompagnées d’objets tels que des rivets, des groupes d’anneaux ou de chaînettes d’anneaux, des perles d’os, ou encore des rasoirs. Des objets en lien avec la guerre peuvent, également, être présents dans les sépultures comme des pointes de lance ou de javelot, des épées, des boucliers, ou des casques à crête.

Pour ce qui est des sépultures féminines, c’est, là aussi, la parure et les objets liés à une activité qui vont nous permettre de les distinguer. Elles sont dotées d’une parure beaucoup plus importante que celles masculines. Ces parures comportent des fibules, le plus souvent à arc simple et à disque en spirale, ornées de motifs géométriques gravés. Ces fibules sont assez nombreuses dans les tombes. A cela s’ajoute des serre-tresses, ainsi que des colliers composés d’anneaux ou de perles. Il est parfois également possible de trouver des bracelets ou des pendentifs ayant appartenu à la défunte. Les parures seront la plupart du temps accompagnées d’objets en rapport avec le tissage comme des aiguilles, des fuseaux, des bobines en céramique, des fusaïoles, et des quenouilles en bronze.

Enfin, la classe sociale du défunt va également transparaitre dans la sépulture. En effet, dans ces sépultures, des objets retraçant le rôle des défunts dans la société, comme les armes ou les objets de tissage, nous permettent de comprendre leur classe sociale. Des armes accompagnent certaines sépultures masculines. La distinction sociale se fera aussi au travers du matériau utilisé. Des objets en bronze, ou en ambre, par exemple, traduiront une certaine richesse du défunt. Le dernier point permettant d’affirmer un statut social élevé est la finesse apportée à l’objet et à son décor, pour les parures notamment.

Bibliographie

DE LA GENIÈRE Juliette, Recherches sur l’Âge du fer en Italie méridionale, Naples, 1968, p. 1 à 13.

 D’AGOSTINO Bruno, SCHNAPP Alain, « Les morts entre l’objet et l’image », In: La mort, les morts dans les sociétés anciennes, Cambridge, 1990, p. 1 à 4.

TRUCCO Flavia, « La nécropole villanovienne de Villa Bruschi Falgari », In : Les Dossiers d’Archéologie, n°322, Juillet/Août 2007, p. 16 à 21.