Les tombes orientalisantes étrusques sous tumulus

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A la fin du VIIIe s. av. J.-C., des changements politiques, économiques, démographiques et sociaux interviennent en Étrurie, provoqués par des échanges culturels et commerciaux avec le Proche-Orient et la Grèce. Ces échanges ont permis l’émergence du style orientalisant qui s’est épanoui entre 730 et 580 av. J.-C. Ce style orientalisant a été adopté, en premier lieu, par les familles aristocratiques qui voulaient afficher leur importance politique, leur richesse et leur culture. Par ailleurs, de nombreux artistes orientaux s’installent en Étrurie et y implantent des ateliers afin d’y développer l’orfèvrerie, la céramique, la gravure sur or et sur ivoire, la peinture des fresques dans les tombes. Au VIIe s. av. J.-C. , on trouve de nombreuses tombes orientalisantes étrusques sous tumulus qui sont inspirées des modèles du Proche-Orient. Elles sont construites pour des familles aristocratiques et ont un rôle important dans le culte funéraire de leurs ancêtres. Ces grands tumulus gentilices furent peut-être réalisés par des artisans venus d’Orient. Pour Tarquinia, les artisans venaient principalement de Chypre. Le tumulus où était soit inhumé soit incinéré le défunt était de dimension importante, pouvant abriter plusieurs chambres de plan rectangulaire. Ces tombes sous tumulus présentent un plan architectural similaire à celui d’une maison. Elles sont surmontées d’un tumulus formé d’un tambour d’aspect monumental qui le délimite et d’un tertre. Ces tumulus servent à indiquer la tombe du défunt dans le paysage de la cité. Autour d’eux se développent les nécropoles familiales. Pour accéder à ces différentes tombes il faut emprunter un dromos, un long couloir d’accès. À l’extérieur, au sommet du tumulus, on peut trouver une terrasse de culte avec un autel pour les cérémonies en l’honneur des défunts.

L’intérieur est construit et décoré comme une maison pour le défunt. La tombe est composée de pièces de vie, d’un toit à deux pentes avec une poutre, des portes et la chambre funéraire où est déposé le défunt. Ce genre de tombe est typique de Cerveteri. On y trouve également en quantité des mobiliers funéraires composés d’objets luxueux, en or, en argent, en bois précieux, en ivoire. Ils sont importés du Proche-Orient comme des œufs d’autruche, de l’ivoire, des scarabées, des statuettes, des plats syriens et chypriotes en argent ou en or ou encore de Grèce avec des vases à banquet, des œnochoés, des amphores, des cratères. La tombe contient aussi des objets ayant appartenu au défunt.
A travers cette “tombe-maison” , on constate que les Étrusques rendent hommage à leurs ancêtres tout en croyant à une vie après la mort et pratiquent des rites religieux en l’honneur de leurs défunts.

Bibliographie

Bonfante L., Etruscan life and Afterlife: a Handbook of Etruscan Studies », Detroit, 1986

Jolivet Vincent et Lovergne Edwige, « L’architecture funéraire étrusque au service de l’affirmation gentilice », Società e pratiche funerarie a Veio, juin 2018, Rome, p 89-107