Cette sculpture en ronde bosse, du tumulus de Poggio Gallinaro à Tarquinia, présente un lion dans une position de profil, debout et statique. Le nenfro, une pierre volcanique peu résistante, pourrait expliquer l’état très lacunaire de l’œuvre. Effectivement, plusieurs parties sont manquantes, notamment la tête et les quatre pattes. La taille de pierre ainsi que l’incision ont été utilisés, comme pour la représentation de la crinière présentant une succession de lignes courbes qui se poursuivent sur tout le buste du fauve. La forme générale du lion est très curviligne. La gueule du félin devait très certainement être grande ouverte, comme les nombreuses représentations de fauve, la gueule grande ouverte avec la langue pendante, connues dans l’art étrusque.
Le lion évoque une figure bestiale, montrant la force, la rapidité et l’endurance. Cet animal suscite la peur et selon Marlène Trochet, le lion « représente une menace physique ou plus largement incarne l’étranger ou l’inconnu ». Ainsi, nous pouvons le qualifier de « gardien de tombe ». Il marque la présence du passage entre le monde des vivants et celui des morts. Il s’agit donc d’une sculpture funéraire. Par ailleurs, les Étrusques ont adopté, dans le contexte funéraire, la représentation du lion gueule ouverte comme indiqué précédemment.
La commande de cette sculpture a très certainement dû être faite par une famille aristocratique, puisque la tombe est monumentale et contient un mobilier d’une grande richesse. C’est pourquoi, les archéologues en ont déduit que le défunt devait être d’une famille noble liée à la ville de Tarquinia. Nous pouvons dater cette œuvre de 610 à 590 avant J.-C.
Pour mieux comprendre la stylistique de la sculpture, nous pouvons la comparer à une autre représentation de lion, datant de quelques années plus tard, c’est-à-dire de 550 à 540 avant J.-C. Le Lion ailé en nenfro, retrouvé à Vulci, près de Tarquinia, et exposé au musée du Louvre, nous présente un lion gueule grande ouverte, en position semi-assise. Grâce à cet exemple de sculpture nous pouvons donc nous faire une idée de la forme des parties manquantes de la sculpture du tumulus de Poggio Gallinaro.
Ce lion a très certainement été retrouvé en 1972, pendant la campagne de fouilles qui a été réalisée sur le site. Aujourd’hui, cette œuvre peut être observée au Musée archéologique national de Tarquinia.
Bibliographie et sitographie
TROCHET Marlène, « Les animaux dans l’iconographie étrusque », In : CORDANO Federica, BAGNASCO GIANNI Giovanna, Nuovi studi sul bestiario fantastico di età orientalizzante nella penisola italiana ,Trente, Tangram Edizioni Scientifiche, 2015 , p. 447-459
MORANDINI Flavia, “La sculpture funéraire étrusque : modèles orientaux et traditions locales”, In: Dossiers Histoire et Archéologie, 2019, n° 37, p. 40-45
ASTIER Marie-Bénédicte, Louvre, Lion ailé [en ligne]. [Consulté le 8 novembre 2020], disponible sur : https://www.louvre.fr/oeuvre-notices/lion-aile