Naissance de la peinture monumentale étrusque

La tombe des Panthères sert de point de départ pour une réflexion d’ordre général autour de la naissance de la peinture monumentale étrusque. Cette tombe se trouve dans la nécropole étrusque de Monterozzi. La période archaïque est la grande époque des tombes décorées de fresques, en particulier à Tarquinia : sur les 180 tombes peintes connues en Étrurie, 140 sont situées à Tarquinia, 14 à Chiusi, 11 à Véies.
La peinture étrusque nous est donc parvenue grâce aux fresques découvertes dans les tombes de diverses nécropoles de l’Étrurie. La peinture étrusque se développe du VIIe s. av. J-C au IIe s. av. J-C. Elle nous donne beaucoup d’informations sur la vie et les croyances des Étrusques. En effet, les scènes peintes représentent des scènes de rites funèbres, de banquets organisés pour les défunts, de danses de lamentations, de courses et de jeux gymniques, de compétitions équestres, de tours de bateleurs et de danses mimétiques. Techniquement, c’est une peinture à fresque : cette technique consiste à peindre sur du plâtre frais le sujet choisi, de façon que lorsque le plâtre sèche la peinture, elle devient partie intégrante du mur. Elle résiste ainsi depuis de nombreux siècles. Les couleurs proviennent de pigments naturels : blanc de chaux, rouge d’oxyde de fer, verts d’oxydes de cuivre, bleu de lapis-lazuli, ocres rouges à jaune, noir de charbon de bois. Plus tard apparaitront des mélanges de couleurs pour obtenir du blanc ivoire, des bruns, des roses, des violets et des gris. La peinture étrusque privilégie les compositions binaires et les oppositions de couleurs : des hommes à la peau ocre et des femmes à la peau blanche par exemple. Le mouvement et la violence des affrontements sont parfaitement rendus comme les plongeons, les danses, les courses, les luttes et les chars renversés. Les scènes sont ainsi spontanées, réalistes et narratives. Ce sont de vivants témoignages de la vie quotidienne qui ne manque pas de valeur esthétique. En effet, on retrouve l’élégance des silhouettes, les coloris, l’harmonie des figures et le rythme musical des gestes et des danses.

Bibliographie

CAMPOREALE Giovannangelo, “Aux origines de la grande peinture étrusque”, In : Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 143 année, n. 1, 1999, p. 277 à 284.
MANSUELLI, Guido A. ,”Le sens architectural dans les peintures des tombes tarquiniennes avant l’époque hellénistique”, In : Revue Archéologique, n. 1, 1967, p. 41 à 74.