Œnochoé à figures rouges

    Informations détaillées

    Inv. A. 7439
    H : 17,7 cm ; L : 8 cm
    Atelier falisque, Vulci ou Cerveteri, 349-300 av. J.-C.

    Notice complète

    Cette oenochoé à figures rouges est étrusco-falisque, elle présente un col long et étroit, l’anse a disparu mais un morceau subsiste au col. La panse est ovoïde et le pied évasé. Aujourd’hui conservée au musée d’Orléans, cette oenochoé date d’environ 349 à 300 av. J.-C. Chronologiquement, cette oenochoé se place dans une période transitoire entre classique et hellénistique. C’est à ce moment que les derniers vases à figures rouges sont produits avant d’être remplacés par ceux à vernis noir et que la civilisation falisque disparaisse. La fonction de ce vase est propre à toutes les oenochoés : verser le vin. L’iconographie fait fortement penser à certaines œuvres du peintre de Castellani, actif entre le IVe et le IIIe s. av. J.-C. La tendance du IVe s. av. J.-C. tend vers la représentation de plus en plus systématique de scènes de vie avec des profils féminins ; il y avait une réelle production de masse de ce type d’iconographie. Cela peut s’expliquer d’une part par le fait que la femme contribuait au prestige des maisons étrusques, et d’autre part parce que cela la valorisait afin de préparer de futures noces avec une autre famille. L’oenochoé représente une scène de vie avec deux femmes ; celle de gauche est vêtue d’un drapé et d’un sakkos sur sa tête. Elle tend vers la seconde femme à sa gauche un objet, probablement un vase à eau. Cette seconde femme est d’ailleurs nue et assise contrairement à sa voisine qui se tient agenouillée. Cette scène peut faire penser aux noces, lorsqu’un vase est offert à l’épouse. Ce vase s’intègre dans son époque par la tendance maniériste qui en émane. Effectivement, l’époque classique marque une recherche du naturalisme qu’il est possible de retrouver dans l’oenochoé. Par exemple les proportions semblent équilibrées, on a un chevauchement ou raccourcissement des membres. Les jambes de la femme agenouillée et les épaules des deux personnages expriment notamment ces deux derniers points. Les vases à figures rouges sont assez fréquents dans le monde étrusque et grec à l’époque classique. Par ailleurs, les motifs géométriques et la scène de vie qu’arbore ce vase le sont tout autant. Deux centres de production sont possibles pour cette oenochoé : Vulci, où se sont implantés des artisans falisques, et Cerveteri. Les vases de ces productions conservés dans les collections de l’Ouest de la France viennent généralement d’explorations de nécropoles étrusques, essentiellement dû au phénomène de collectionnisme qui se développe au XIXe s. Ils étaient alors considérés comme de ” beaux objets ” en écartant le contexte archéologique de découverte. Cette oenochoé pourrait avoir connu une histoire similaire.

    Bibliographie

    SANTROT Marie-Hélène, FRERE Dominique, HUGOT Laurent (dir.), Vases en voyage : de la Grèce à l’Étrurie, Somogy éditions d’art, Paris, 2004, p. 140-143

    AMANN Petra, ” Sur les traces de la femme étrusque : le rôle de l’élément féminin dans la société étrusque “, Bulletin de l’Association Guillaume Budé, n°2, 2015, p. 19-49.

    BODIOU Lydie, FRERE Dominique, MEHL Véronique, ” Gestes quotidiens pour un parfum d’immortalité “, In: L’expression des corps : gestes, attitudes, regards dans l’iconographie antique, éd. Presses universitaires de Rennes, Rennes, 2006, p. 197-204.

    AMBROSINI Laura, ” Una lekanis etrusca a figure rosse “, In: Mélanges de l’École française de Rome – Antiquité [En ligne], 125-1 | 2013, mis en ligne le 21 octobre 2013, consulté le 17 novembre 2020. URL : http:// journals.openedition.org/mefra/1273