Ruvo

Ruvo est une cité italique de Peucétie, dans les Pouilles actuelles. Entre le VIIIe et le Ve siècle av. J.-C., la cité est largement en contact avec les Italiotes, notamment Tarente. Ruvo atteignant son apogée au IVe siècle av J-C en établissant des liens commerciaux avec diverses populations italiques. Cette prospérité à fait de Ruvo une cité florissante en Italie du Sud. 

La défaite de la cité grecque de Tarente dans la guerre contre Rome a marqué la fin de l’époque hellénistique dans les Pouilles, conférant à Ruvo un rôle majeur dans l’influence romaine. En se demandant quels pourraient être les autres lieux de fabrication des vases apuliens en dehors de Tarente, nous constatons une déconcentration des ateliers tarentins en Apulie à partir du IVe siècle av. J.-C.

Il y a un manque de preuves archéologiques confirmant l’existence de fours similaires à ceux de Tarente. Il existe des hypothèses sur la présence d’ateliers à Ruvo, qui reposent sur plusieurs éléments, tel qu’une certaine concentrations de productions découvertes, avec une reprise d’éléments régionaux aux niveaux des formes et des thèmes. De plus l’argile nous offre des informations sur une possible présence d’ateliers à Ruvo si l’on se réfère à la variation de sa nature et de sa qualité. On suppose que certains successeurs du peintre de Darius, quittant Tarente, se sont installés près de leur clientèle au cœur des établissements indigènes. L’atelier des Peintres de la Patère et de Ganymède, dont la plupart des vases ont été découverts à Ruvo, est considéré comme une possible localisation de cette activité.

La production de céramique à Ruvo a joué un rôle clé dans la diffusion du style tarentin vers la Lucanie, avec une forte influence du style tarentin caractéristique de Ruvo. Les déplacements d’artisans tarentins vers Ruvo ont favorisé une transmission directe des techniques et des styles. Les ateliers locaux, inspirés par les formules décoratives et iconographiques tarentines, ont adapté ces éléments à leur propre expression artistique. Cette migration d’idées et de savoir-faire a probablement contribué à l’épanouissement de la céramique lucanienne, favorisant un échange entre les centres artistiques de la région et contribuant à l’émergence d’une céramique propre à la Lucanie.