Ce vase “a navicella” est en céramique de la période villanovienne. Il a été retrouvé dans la tombe n°1 de la nécropole Le Rose. Ce vase prenant la forme d’une coupe est entier mais recomposé à partir de 2 fragments. Il représente un bateau de forme ovale avec une coque biconvexe. La base du vase est profilée et possède un contour ovale. La poupe de cette représentation de bateau est semi-circulaire et possède un trou la traversant verticalement. La forme de la proue nous montre la présence d’un protomé qui n’est plus identifiable mais qui devait être un protomé ornithomorphe. La surface de cette céramique de teinte brunâtre est lisse et polie avec cependant de légères irrégularités. Il s’agit donc d’une céramique en impasto qui n’a pas été tournée. Enfin, elle mesure 4,8cm de haut pour une longueur de 12,8cm.
A partir de la fin du VIII° s. av. J.-C. prend place une évolution sociale et commerciale dans le monde maritime tyrrhénien. Le commerce maritime occupe un rôle encore plus important et crucial dans les échanges entre les différentes cultures. Tarquinia participe grandement à ce renouveau commercial. Les bateaux marchands étaient comme leurs propriétaires assez riches. Cependant, beaucoup de pirates étaient présents dans la mer Tyrrhénienne, les bateaux marchands ont donc dû s’armer et devenir plus rapides. On retrouve beaucoup de représentations en céramique de ce type d’embarcation dans des tombes étrusques, elles étaient plus allongées avec des trous sur les cotés de la coque pour accueillir des rames en matériel périssable comme du bois ce qui explique leur disparition. Le vase “a navicella” présent dans la tombe n°1 de la nécropole Le Rose ne ressemble pas à ces bateaux. En effet ce vase représente une embarcation marchande moins développée ne possédant pas d’emplacement pour des rames. De même, il n’a que très peu de décors si ce n’est le protomé présent sur la proue. Ce genre d’objet funéraire prenant la forme d’un bateau se retrouve en grande majorité dans des tombes masculines de personnes de haut rang.
Ce motif de bateaux d’influence hallstattienne n’a pas uniquement pour but de représenter une embarcation. Il s’agit ici d’acculturation, un mélange de différentes cultures issu de leurs échanges. Cette céramique n’a qu’une fonction votive, elle a pour but d’aider le défunt dans la traversée vers l’au-delà.
Bibliographie
Massa-Pairault F.-H., La cité des Étrusques, Paris, 1996.
Negroni Catacchio Nuccia, Preistoria e protostoria in Etruria, Milan, 2008.