La nécropole villanovienne de Villa Bruschi Falgari est située au pied du versant sud de Monterozzi, à Tarquinia, l’un des plus grands sites de la période villanovienne en Étrurie. L’époque géométrique aussi appelée “villanovienne” en Italie dure deux siècles du IXe s. jusqu’au VIIIe s. av. J.-C. La nécropole a été découverte en 1998, lors de travaux routiers. Elle est constituée d’une étroite bande terre d’une longueur de 65 mètres et de largeur maximale de 14 mètres, pour une surface d’environ 500 mètres carrés. Il a fallu 11 années et 6 campagnes de fouilles pour achever l’exploration de la nécropole. À la suite de ces campagnes de fouilles, on décompte au total 246 sépultures dont 239 crémations et 7 inhumations dans des tombes à fosse. Les archéologues datent la nécropole entre -950 et -680 av. J-C, donc jusqu’au début de l’époque orientalisante. Les tombes sont organisées en deux zones, la première est agencée selon une ligne plus ou moins régulière et la seconde, plus dense où les sépultures sont regroupées et irrégulièrement réparties. Les chercheurs ont mis au jour dans cette nécropole des urnes biconiques cinéraires en impasto (céramique non épurée) dans des tombes à puits scellées par une dalle en pierre, dites à “pozzeto a risega”. Celles-ci sont composées d’un puits supérieur circulaire ou ovale contenant un seul puits cylindrique inférieur, décentré par rapport au puits supérieur et fermé par une dalle de pierre. En surface, d’autres pierres amoncelées signalent des marqueurs funéraires. Certaines urnes étaient enveloppées dans des tissus décorés de fibules et d’éléments ornementaux en bronze ou en os. Le genre des défunts de la nécropole montre une prévalence féminine, 56% sont des urnes cinéraires féminines, 29% sont des urnes cinéraires d’hommes et 18% sont des urnes cinéraires d’enfants de moins de 12 ans. Un peu moins de la moitié des sépultures, environ 41%, possède un mobilier funéraire en céramique. Ce mobilier est constitué de 3 ou 4 vases en impasto de petites dimensions déposés au-dessus de l’urne, accompagnés d’objets symboliques tels que des chars ou des barques miniatures et des animaux. Le mobilier masculin est généralement composé d’une seule fibule à arc serpentant déposée dans l’urne sur les os. Le mobilier féminin est composé de 1 à 7 fibules, d’ornements capillaires, des objets de tissage, des colliers en pâte de verre ou en os, parfois en ambre ou des chaînettes en bronze. Le niveau de préciosité de chaque mobilier funéraire permet aux archéologues de déterminer le statut social du défunt. Le couvercle en impasto des urnes varie en fonction du genre du défunt, un casque pour un homme et une écuelle renversée pour une femme. Le couvercle des urnes en forme de coupe est ornée d’une anse unique, orientée vers le bas pour les adultes ou orientée vers le haut pour les enfants. Certains couvercles imitent les casques métalliques de guerriers, surmontés d’un toit de cabane symbolisant le chef de famille. La découverte de cette nécropole a donné la possibilité aux archéologues de connaître les rituels funéraires villanoviens et les données socio-économiques de la population qui est à l’origine de la fondation de la cité de Tarquinia.
Bibliographie
Thuillier Jean-Paul, Les Étrusques: histoire d’un peuple, Paris, 2003
Trucco Flavia, Villa Bruschi Falgari [ en ligne ]. Disponible sur : http://www.etruriameridionale.beniculturali.it/index.php?it/234/villa-bruschi-falgari
Trucco Flavia, De Angelis Daniela, Iaia Cristiano, Vargiu Rita, “Nuovi dati sui rituali funerari della prima età del ferro a Tarquinia”, In : Dinamiche di sviluppo delle città nell’Etruria meridionale, Roma, 2001