Le sanctuaire d’Adonis est situé à Gravisca, le port de Tarquinia, et fut construit au Ve siècle av. J.-C. De l’édifice de culte dédié à Adonis ne sont conservées que les fondations. L’entrée se fait sur une cour à ciel ouvert de forme trapézoïdale. La cour est pavée, exceptée une bande à l’est. À l’angle sud-est, un rehaussement irrégulier permet d’empêcher les eaux du puits de déborder sur la bande non pavée. Au centre de la cour, un espace rectangulaire sans revêtement est orienté nord-est/sud-ouest. Au sud-ouest, un coffre est encastré dans le pavement en macco (calcaire local) et dans ce coffre, un deuxième coffre en nenfro (pierre volcanique grise). Un autel est disposé au nord-ouest du coffre. Une cavité circulaire se trouve au nord-est de l’autel. Du côté nord-ouest se trouvent deux pièces dont la première est de forme rectangulaire et a son entrée au centre et la deuxième, carrée, communique avec la première. La salle rectangulaire dans une première phase était à ciel ouvert, mais elle a été couverte par la suite.
Le rituel se déroulait essentiellement dans la cour : la partie rectangulaire de la cour recevait le baldaquin du dieu mort avec autour de la végétation plantée puisque cette partie de la cour est privée de pavement. Le fait que le puits est séparé de cette partie de la cour avec un rehaussement permet donc de faire faner les plantes rapidement. La salle carrée aurait pu contenir une chambre pour la prostitution sacrée qui était pratiquée à Gravisca. Elle peut aussi être la salle où la hiérogamie était mimée.
Le temple d’Adonis a été identifié grâce à l’inscription grecque “Adon” au fond d’une coupe découvert par Pandolfini Angeletti en 1981. Le sanctuaire est essentiellement considéré comme un sanctuaire grec puisque les marchands grecs de passage le fréquentent. Les échanges avec la Grèce orientale seront plus limités suite aux guerres médiques. Vers 470 av. J.-C., le sanctuaire est remanié et les sanctuaires des dieux grecs deviennent étrusques : Adonis devient Atunis. Cet édifice est particulier dans sa forme : ce n’est pas un temple à proprement parler, mais un lieu de culte dont l’architecture très particulière est appropriée aux rituels célébrés en l’honneur d’Adonis.
Bibliographie
Dir. Françoise Gaultier et Dominique Briquel, Rencontres de l’École du Louvre : Les Étrusques, les plus religieux des hommes, La documentation française, Paris, 1997.
Jean-René Jannot, Devins, Dieux et Démons : Regards sur la religion de l’Étrurie antique, Picard, Paris, 1998.