Les différentes tombes archaïques de Tarquinia se situent dans la nécropole de Monterozzi. Les tombes prennent la forme d’hypogées. En archéologie cela désigne une tombe creusée dans le sol, ce que permet le sous-sol en tuf (roche volcanique) ou en macco (calcaire tendre) de Tarquinia. On érigeait un petit tumulus au-dessus de la tombe. Au début de l’époque archaïque, on peignait uniquement la paroi du fond, puis on se mit à peindre l’ensemble des parois.
La peinture funéraire est le premier exemple de peintures monumentales en Étrurie. La ville de Tarquinia pendant la seconde moitié du VIe s. av. J.-C. s’affirme comme le principal centre de production picturale étrusque. Un certain nombre de ces tombes peintes ont été réalisées par des artistes grecs, on remarque en effet à Tarquinia la présence d’artisans et de riches marchands grecs.
La technique utilisée dans les tombes peintes est celle de la fresque (“fresco” signifiant “frais” en italien). La fresque consiste en un enduit à la chaux appliqué sur la paroi d’une chambre, on applique des pigments colorés sur le mur avant que l’enduit sèche pour qu’ils se fixent. On réalise les contours du décor puis on y applique des aplats de couleurs. On remarque deux influences stylistiques à l’époque archaïque ; ionienne (-550 à -500) avec par exemple la Tombe des Olympiades et sévère (-500 à -470) avec la Tombe des Léopards.
On peut séparer le décor d’une tombe peinte en deux catégories : décor architectural et décor composé des scènes figurées. Le décor souligne la structure de la chambre et recrée des éléments architecturaux des riches maisons étrusques. Dans les éléments récurrents de ce décor on retrouve; un columen ou poutre faîtière (au milieu du plafond), un fronton ou une console (soutenant le columen), une corniche (bandeaux polychromes) située au-dessus de la scène figurée et une plinthe en dessous. Le plafond à double pente est orné d’un motif fleuri ou de damier.
Le thème iconographique dominant dès le début du Ve s. av. J-C est celui des scènes de banquets (Tombe des Biges dès -480). On retrouve d’autres thèmes iconographiques ; danse, musique, références à Dionysos, jeux sportifs (illustrant lutteurs et pugilistes) ou équestres (course de biges), scène de chasse et représentation de prédateurs. Les scènes figurées exaltent des valeurs aristocratiques à travers la représentation des activités pratiquées par la classe sociale des commanditaires. Les décors sont colorés et prennent place en extérieur (arbustes, animaux et plantes), il n’évoque aucune tristesse. Le décor des tombes possède un fort lien avec une dimension rituelle et sacrée, le fait que les représentations soient en plein air évoque un lien avec des divinités, le banquet est un rite normalisé évoquant Dionysos et même la présence des prédateurs peut évoquer des valeurs que le commanditaire s’attribue.
Bibliographie
MANSUELLI A. Guido, “Le sens architectural dans les peintures des tombes tarquiniennes avant l’époque hellénistique”, In : Revue Archéologique, Nouvelle Série, Fasc. 1 , Paris, 1967, p. 41 à 74.
SCHNAPP Alain, Préhistoire et Antiquité Des origines de l’humanité au monde classique, Paris, 2011, p. 460 à 461.